Vos Loisirs étretat : Le parc à huitres de Marie-Antoinette : Vous Chercher que faire ou que voir à Etretat, Envie de découvrir de nouveaux lieux à l’aide de nos vélos électriques ou trottinette électrique ? Ou simplement de vous balader en famille ?
Son Histoire
Tout commence en 1783 Sur la côte normande, Etretat est un village de pêcheurs formé de quelques modestes demeurent.
C’est par le seul chemin de terre qui menait alors à Etretat depuis Fecamp que Joseph Mathieu Philibert Fabre, baron de Bellevert (1730-1797) (sans que l’on sache réellement si ce titre est acquis ou usurpé), fait étape à Etretat afin de découvrir son nouveau domaine.
L’homme n’en est pas à sa première tentative ! En effet, il avait déjà quelques années auparavant largement hypothéqué la fortune de son pauvre père, en opérations pour le moins hasardeuses. Mais en cette belle journée d’hiver, il arrive sur Etretat le cœur plein d’espoirs avec une nouvelle idée, celle de construire et d’exploiter un parc à huîtres dans la baie d’Etretat.
Qu’est ce qui fait la spécificité d’Etretat pour la culture des huitres ? Une rivière souterraine se jette dans la mer, on retrouve donc un mélanger d’eau douce et d’eau salée ! De plus ce sont les seuls de la côté à être assis sur fonds de roche.
Un extrait du journal de Paris du 16 octobre 1784 nous en dit plus sur les huitres d’Etretat :
« Les huitres qui se mangent à Paris sont pêchées à la drague dans la baie de Cancale et de Granville. On les transporte dans différents endroits de la côte de Normandie, dans des parcs pratiqués au bord de mer : là elles se dégorgent, perdent leur âcreté et prennent de la qualité. De ces parcs on les tire pour les transporter à Parie par terre ou par eau. Les divers lieux de la côte où parquent les huitres sont Saint-Vaast-la-Hogue, Port-en-Bessin, Courseulles, Dieppe, Le Tréport et Etretat. Ces parcs sont assis sur des fonds vaseux, sablonneux ou de roche.
L’eau ne se renouvelle dans les uns qu’aux grandes marées, dans les autres elle y est renouvelée deux fois tous les jours. Quand aux parcs d’Etretat ingénieusement exposés, ils sont établis sur un rocher couvert d’herbes marines, au-dessus duquel la mer s’élève à vingt pieds à toutes les marées. Ces parcs, formés depuis deux ans, sont de grands réservoirs taillés dans le roc. Les huitres y jouissent d’une eau renouvelée deux fois par jour par le moyen d’écluses : elles y sont contenues par des clayages, en sorte qu’isolées du sol, elles se trouvent constamment entre deux eaux. Un immense réservoir, pratiqué au-dessus des parcs et creusé dans le rocher, prouve la facilité de les mettre à sec pour y placer ou en enlever les huitres, et de les remplir, sans attendre l’heure des marées.
Il est aisé de concevoir que ces huitres, ne cessant pas d’être dans leur élément (avantage que les autres parcs n’ont pas) et se trouvant dans les circonstances qui leur sont les plus favorables, ont tous les caractères qui constituent une bonne huitre ; en effet, elles sont fraiches, d’un goût exquis et nette, qualités aux quelles contribue l’assiette du rocher, ainsi que le fond de la mer, dans le passage d’Etretat dont le poisson est réputé le meilleur de la côte de Normandie. »
Ces huitres ont eu la côte à Paris pendant une vingtaine d’années, deux sloops, « la Cauchoise » et « la Sirène », les amenaient de Cancale pour les affiner durant quelques mois à Etretat. Elles étaient ensuite emportées à Paris pour se retrouver sur les plus grandes tables. Elles étaient notamment fort appréciées de Marie-Antoinette qui en consommait régulièrement à Versailles.
Le parc à huitres d’Etretat fut abandonné aux alentours de 1792, pus repris en 1880 par un marin qui faisait venir mille douzaines d’huitres d’Etretat en chaque début de saison. La vente d’huitres sur le perrey d’Etretat durant la saison estivale à ainsi perduré jusque dans les années 1930.
Détails croustillants
Chez Panda Motion, on aime vous parler d’histoire et de notre patrimoine, mais ce qu’on aime par-dessus tout c’est vous donner quelques détails ou faits marquants moins connus pour vous surprendre !
La vente du poisson à l’époque ou la voiture n’existait pas :
« Il faut aujourd’hui livrer aux mareyeurs les maquereaux pris hier ; les hommes et les femmes comptent les maquereaux, emplissent les paniers, les emballent dans la paille et les attachent. De toutes parts des attelages nombreux arrivent des fermes voisines ; depuis la veille on n’a épargné ni soins, ni peines, ni intrigues, non seulement pour se procurer des chevaux, mais aussi pour empêcher des rivaux d’en avoir. Les premiers d’entre les mareyeurs qui arriveront au Havre ou à Fecamp auront tout le bénéfice de la vente » Alphonse Karr, Le chemin le plus court.
Imaginez-vous un départ de grand prix de Formule 1. Les chasses marées comme on les appelle, attendent tous, prêt au départ, la fin du chargement du poisson qui vient de la mer, aussitôt prêt, ils lancent les chevaux au grand galop. Ceux qui n’arriveront pas les premiers dans les marchés environnants ne pourront peut-être même pas vendre leur poisson.
Alors à l’image de l’écurie de formule 1, c’est tout une équipe qui gravite autour de l’activité, l’efficacité de chacun est cruciale pour la réussite du projet.
Ceux qui préparent le poisson doivent faire le plus vite possible pour permettre un départ de leur valet en pôle position.
Le responsable des montures, doit s’assurer d’avoir loué et choyé les meilleurs chevaux pour optimiser la vitesse de pointe.
Tous les vingt kilomètres, il faut relayer les chevaux, épuisés par la course. Un passage au stand est donc nécessaire dans un relai. Les chevaux suivants sont déjà prêts et attelés entre eux, on décroche la charrette de l’ancien attelage pour mettre le nouveau. Le valet à juste le temps de sauter d’un cheval à l’autre (à l’époque on conduisait assis sur le cheval, pas sur la charrette) que c’est déjà reparti.
Arrivé au marché il faut négocier les meilleurs prix avant l’arrivée des concurrents.
Et c’est ainsi chaque jour, quelle aventure !
Source : Jean-Pierre Thomas, Etretat des origines à nos jours.